Rien à cirer du temps, tant qu'il y a du vent!!!!!!

Kranz 64

Essayée avec les  Stealth 7m et  6.4 , aileron Deboichet SL2  34cms,  SL4 34cms, Gasoil SLR 32cms  et Sélect S11 33cms dans 12 à 25 nœuds. 65 kilos de bonhomme.

235 de long, 64 de large. Léger Vé à l’arrière ;  board peu épaisse  de partout avec un nez  + tôt bas (et on se demande un peu comment cette board va négocier le clapot).
L’outline présente des bords parallèles accompagnés d’une rupture de courbe assez nette à 40 cms de l’arrière qui est « round tail » et présente des cut-out.
Les 64 cms de large ont , à priori, de quoi inquiéter les gabarits légers …. de même que la largeur à 30cms de l’arrière : 44cms !!  95 litres étant mon volume maxi, avec ce genre de dimensions  c’est quasiment de la FW pour moi …  et en regard de l’AB+ de volume identique qui fait 59 de large et 38 à 30 cms ….. !!
Cela dit la faible épaisseur générale de  ce flotteur, des rails peu épais, arrondis et lègérement rentrés ont de quoi rassurer  un petit peu : au niveau des straps avant  l’épaisseur est de 9cms, y-compris le pad et la hauteur de rail  est de 3cms.
Peut-être que finalement,  avec ces rails qui viennent contrebalancer la largeur, la puissance sera contrôlable ?

Au premier contact, la planche semble faire les 96 litres annoncés : ça flotte sans problème.
Le départ au planning n’est pas explosif ; probablement lié, en partie au moins, aux cut-out qui s’ils favorisent le contrôle en conduite,  pénalisent la relance en sortie de jibe et le départ au planning. Les straps se chaussent sans aucun problème du fait d'un positionnement qui n'est pas extrême.
Une fois démarrée, elle accélère progressivement en se « levant à plat » de façon très nette ; cette façon de se caler horizontale est surprenante et fait que le nez reste bien bas.
Avec le « bon aileron » elle est  stable en latéral avec le rail au vent juste décollé de l’eau ; nécessité de ne pas trop la faire gîter sous peine de planter le rail dont le faible volume n’autorise pas grand-chose dans ce domaine. Il faut donc d’être léger sur les appuis en latéral et se positionner plus « au-dessus de la planche » qu’à l’extérieur.

De façon un peu surprenante, la largeur de la planche n’est pas pénalisante dans le clapot ; elle ne tape pas ce qui me semble lié au fait  qu’elle est haute sur l’eau et passe donc facilement au-dessus et sans doute aussi par ce qu’elle présente un « scoop » particulièrement efficace.
Le nez bas sur l'eau ne prend jamais le vent et quand elle décolle sur les crètes, elle reste à plat
Les remontées sont dans la bonne moyenne sous réserve de privilégier la vitesse (ce qui est cohérent avec la légèreté de l’appui latéral arrière requise par le shape) et se font en douceur de par cette capacité du flotteur à survoler le clapot. Corollaire de ces caractéristiques, les replacements serrés ne sont pas au niveau des planches à rails épais. A ces allures, le confort est comparable à celui de l’AB+  dans la mesure où l’on est sur un « objet volant à basse altitude »

L’aspect qui m'a le + étonné  concerne  les descentes au largue ; alors que le nez est bas, la planche ne fait aucune touchette et ne ralentit pas. Elle ne déséquilibre donc jamais le rideur. De façon « naturelle » elle gomme le relief en douceur ; franchement surprenant  les premières fois ; alors que l’on se dit que l’arrivée dans le creux de la pente  va être chaud, ça passe  en fait comme dans du beurre fondu…. appréciable.  Y compris dans des conditions agitées  et surtoilées on finit par se surprendre à arriver pleine balle dans le chantier sans se poser de question et en étant sur que « ça passe » ce qui s’avère être effectivement le cas ….. Comme quoi on s’habitue vite aux bonnes choses

Le jibe est « moelleux » ; pas d’appui trop en arrière ni trop accentué en latéral  sous peine de planter le rail et de noyer les cut-out ; une fois cela admis la planche tourne sereinement, à peine gîtée et sur une courbe  qu’il ne m’a pas semblé possible de beaucoup modifier.

Globalement j’ai trouvé ce flotteur vraiment intéressant dans la mesure où il offre une puissance très aisément contrôlable et qu’il est à peine + physique  que l’AB+ .
Le confort et  les  performances,  particulièrement au largue, sont surprenants et sur les quelques sorties effectuées, en conditions surtoilées, ce flotteur ne m’a jamais semblé être le facteur limitant  (la 6.4 Stealth qui se tient +tôt bien saturait avant la board).

Pour ce qui est de  l’aileron « qui va bien », il doit  être capable de  faire gîter le flotteur sans excès et d’être assez  « flex » pour favoriser la montée à plat.
Le SL4 passe +tôt bien  avec toutefois une difficulté dans les remontées, le SL2 passe franchement bien et le S11aussi.
Le Gasoil SLR 32 s’est révélé un peu juste pour ce flotteur : il ne soulève pas assez l’arrière  et du coup le flotteur a tendance à naviguer cabré.  Avec cet aileron, particulièrement dans les remontées, la planche a tendance à être instable en latéral  enchaînant en permanence des cycles « rail au vent légèrement sorti  / ça tombe un peu sous les talons ».  Du coup l’aspect aérien du comportement est largement gommé et ça tape plus dans le clapot.
Ce comportement est moins net (mais toujours présent ) au largue. Le recul du pied de mât d’un centimètre arrange un peu, et même pas mal, les choses mais je ne pense pas que cet aileron représente le meilleur choix : trop raide et pas assez de portance en tête.

Le S11 va bien sur ce flotteur c’est sur; et même sans doute très bien pour un rideur de 75 kilos qui pourra le contrôler sans problème en conditions « limites » (personnellement, je l’ai trouvé un peu « présent », un peu + de twist serait bienvenu, pour mes 65 kilos dans du petit 25 nœuds; )

Xt

Il s’agit de la plus petite surface de la gamme qui, en 2011, mixe les Stealth et Grand Prix 2010. En regard des Stealth les Grand Prix 2011 perdent un camber (celui du haut) et du volume de fourreau de mât. En revanche le creux est + prononcé et moins avancé.
Pour la petite histoire, cette surface de voile ne figure pas au catalogue mais il en existe 5 exemplaires en France.

Poids de la voile : 4 kilos, une plume
Guindant : 370 + 27 (rdm).
Wishbone : 128

En ce qui concerne le guindant, je préfère 23cms de rallonge en tête + 4 cms de rallonge en bas. Le gréement est plus souple en tête et autorégule son rendement de façon moins sèche.
La tension à appliquer est +tôt consistante ; manivelle bienvenue. Les 3 cambers se mettent en place selon la manip’ habituelle, sans problème mais avec fermeté.
En statique, le creux est franchement important et centré en bas de voile pour diminuer  en avançant jusqu’à la deuxième latte au dessus du wish.
Trois sortie en une semaine avec cette 4.6 +  Warpette  font ressortir que cette voile ne guidonne pas du tout et offre un fond de puissance correct (2cms de négatif dans un petit 20 nœuds à neutre dans du 35) et toujours facilement contrôlable. La main arrière est bien dosée et la stabilité du profil est irréprochable. Le mix de puissance est de souplesse est agréable et fait que les montées ou descente en puissance du gréement sont « progressives » et donc rarement déséquilibrantes.
Au niveau des points « faibles » je note une certaine sécheresse (qui n’existe pas sur mes Stealth) du passage des cambers ….. Cela dit je n’ai encore touché ni à la tension des lattes, ni aux spacers.

Globalement je trouve cette voile franchement réussie et c’est une vraie bonne surprise à deux titres : d’abord appréciant les Stealth, j’imaginai assez mal des modifications importantes qui ne  transforme pas le feeling assez particulier de ces voiles ; la réponse est que malgré cette évolution assez conséquente les qualités fondamentales des Stealth sont toujours là.
La seconde excellente surprise est que, dans cette gamme de voile, les surfaces de type confetti ne servent quasiment jamais et ne sont que peu ou pas développées par les marques. Elles sont en fait extrapolées de surfaces développées et le résultat est forcément un peu hasardeux et là, le hasard a vraiment bien fait les choses

Xt

Anti-dérapant en bombe, voila qui doit être pratique : facilité de mise en oeuvre, pas besoin de saloper le séjour, de surveiller la résine comme le lait sur le feu avant de retirer le tissus, d'oublier le tissus sur une chaise (il y restera définitivement incrusté, c'est une création ma biche)
Oui, c'est pratique et le résultat est raisonnablement efficace; en revanche ça a bien l'air dêtre une vraie saloperie à manipuler obligatoirement dans un endroit très aéré et si possible avec une protection respiratoire : la composition comporte : acétone, xylène, propane, toluène, benzène, butoxyéthanol ....
Je l'ai utilisée en plain air sans protection ..... nettement nauséeux + tête qui tourne; de la bombe je vous dis.

Xt